.-Par Laila El Alami-.
Rabat – Dans sa légèreté comme dans son intensité, la musique au Maroc fait partie, avec ses rythmiques et ses rhapsodies, d’un patrimoine culturel, qui se célèbre de manière idoine et perpétuelle, le 07 mai de chaque année.
Véritable symbole de ses traditions et de son identité culturelle, la musique occupe une place bien particulière au sein de la société marocaine.
En effet, la musique au Maroc n’est pas uniquement un passe-temps. Bien plus que cela, elle représente, en réalité, le quotidien même des Marocains, les unissant autant qu’elle les distingue et rythmant, de manière régulière, les grands événements de leur vie, les plus heureux comme les plus tristes.
D’ailleurs, les festivals qui s’annoncent de part et d’autre du Royaume en constituent justement la temporalité la plus visible, reflétant l’ouverture artistique du Maroc sur le monde, témoignant de la diversité et de la mysticité qui caractérisent la musique marocaine et l’élevant ainsi au rang digne qu’elle mérite.
Mais au Maroc, comme partout ailleurs, la musique subit, elle aussi, les retombées imminentes des évolutions technologiques et tente, sans trop de mal, de s’adapter et de profiter des développements qui singularisent ce secteur.
Grâce aux réseaux sociaux et aux nombreuses plateformes disponibles, il est désormais possible, notamment à travers des vidéos tutorielles, aux passionnés de s’initier à la musique et aux musiciens d’animer des cours en ligne, démocratisant de ce fait l’accès à cet art si prisé et apprécié.
“S’il s’agit de bons outils d’apprentissage ayant permis à plusieurs mélomanes d’avancer rapidement et facilement dans leur éducation musicale, ils ne sont toutefois pratiques que pour atteindre un niveau intermédiaire”, explique, dans une déclaration à la MAP, Khalil Montassere, musicien accompli et ancien étudiant du Conservatoire national de musique de Fès.
“N’étant pas individualisés et ne suivant pas l’évolution de l’étudiant de près, celui-ci se retrouve généralement dans l’incapacité de situer son niveau”, poursuit-il, soulignant qu’il conviendrait plutôt d’accompagner son apprentissage de ces nouveaux outils au lieu de les utiliser de manière “exclusive”.
Au-delà de l’apprentissage, les réseaux sociaux s’avèrent également être une scène à part, virtuelle et dématérialisée certes, mais donnant la possibilité à qui le souhaite, de partager du contenu musical, créations ou reprises, dans l’espoir de se trouver une audience et de se faire repérer par la même occasion.
Dans ce sens, M. Montassere précise que “l’équipement musical et les techniques de réalisation jouent un rôle non-négligeable sur l’audience”, ajoutant que “la nature et la qualité du contenu sont étroitement corrélées aux possibilités de se faire repérer par les personnes qui pourraient, éventuellement, donner leur chance à ces jeunes talents marocains de matérialiser leur présence sur des scènes classiques, ou alors de soutenir leur production sur les plateformes et réseaux sociaux”.
Essentielle et remarquable, cette dynamique digitale, aussi bouleversante qu’elle soit, ne vient pas rompre ni avec la structure en place, ni avec l’identité musicale de la musique au Maroc. Elle s’inscrit, au contraire, dans sa continuité et est plutôt, porteuse d’opportunités et de renouveau pour la musique dans le Royaume.
“Les structures en place doivent profiter de cette digitalisation pour ainsi fluidifier l’apprentissage de la musique”, estime, à cet égard, M. Montassere, et “en faire bénéficier les étudiants des conservatoires et écoles de musique”.
Fêtée depuis 1995, cette journée vient commémorer le message adressé par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II aux participants au 1er colloque national sur l’enseignement de la musique au Maroc (1994 à Rabat).
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